Le laboratoire pharmaceutique libournais, qui fabrique le vaccin contre la grippe aviaire, a inauguré son nouvel entrepôt logistique de 12.000 m2 à la sortie de Montpon-Ménestérol. Sur 20 recrutements, l’entreprise a embauché quatre anciens des menuiseries Grégoire qui ont fermé il y a deux ans.
Sébastien manie son chariot élévateur dans l’entrepôt où les palettes de médicaments montent jusqu’à 15 mètres au plafond. À 47 ans, après 25 ans aux menuiseries Grégoire, il pensait devoir déménager pour retrouver du travail après la fermeture de l’usine : « C’est compliqué de vivre un licenciement à un certain âge, c’est une chance que CEVA ait choisi Montpon. Au final, je retrouve un travail à deux minutes des Menuiseries Grégoire ».
C’est un petit symbole pour le Montponnais. CEVA, le laboratoire spécialisé dans la santé animale qui fabrique le vaccin contre la grippe aviaire, 7.000 salariés dans le monde entier et 1,6 milliard de chiffre d’affaires, a choisi la ville pour installer sa nouvelle base logistique d’où elle expédie sa production dans le monde entier. Le bâtiment de 12.000 mètres carrés emploie 40 salariés, dont la moitié qui ont été rapatriés des anciens entrepôts du groupe en Mayenne, en Bretagne, ou à Libourne.
Quatre anciens Grégoire parmi les recrues
Parmi les 20 autres salariés recrutés pour l’ouverture au mois d’avril, quatre sont des anciens des Nouvelles menuiseries Grégoire, la plus grosse entreprise du Montponnais qui a fermé il y a deux ans, laissant 236 salariés sur le carreau. « C’est une goutte d’eau, bien sûr », reconnaît Nicolas Fernandes, le responsable de la logistique chez CEVA. Mais il a été marqué par la réunion organisée avec Pole emploi il y a deux ans, quand la ville cherchait à reclasser les anciens Grégoire.
« On a été invités à la mairie de Montpon, on était censés voir 5-6 personnes. Quand je suis arrivé, ils étaient 45 avec leur CV, à dire : moi, je ferai ce que vous voulez, Grégoire, mon père y était, mon grand-père y était. C’était quelque chose », raconte le responsable logistique.
CEVA peut encore s’agrandir
Un autre Sébastien, 45 ans, lui aussi un ancien des Grégoire, est conscient d’avoir eu beaucoup de chance : il a même gagné en salaire chez CEVA par rapport aux menuiseries. Il était rentré chez Grégoire à ses 18 ans. Pour lui, l’important, c’est que CEVA c’est une grosse entreprise, c’est la promesse de stabilité.
CEVA a choisi Montpon surtout pour sa proximité avec l’A89, et pour rester dans la région proche du siège de l’entreprise. Nicolas Fernandes montre le terrain de pétanque, la salle de repos flambant neuve qui jouxte les entrepôts : « Au début les salariés qui ont été envoyés ici de Libourne ne voulaient pas venir, aujourd’hui ceux qui sont restés à Libourne sont presque jaloux ! ». L’entreprise a acheté 14 hectares de terrain, elle se laisse la possibilité d’agrandir son entrepôt à l’avenir en fonction des besoins.
Source : France bleu