La start-up bordelaise Synapse Medicine développe une solution numérique visant à optimiser la prise en charge médicamenteuse des patients qui transitent par l’hôpital. A la faveur d’un récent partenariat avec la base de données Thériaque, son module de conciliation propose une information « fiable, utile et indépendante » aux établissements de santé.
Synthèse de tous les traitements pris et à prendre par un patient, la conciliation médicamenteuse est un processus formalisé qui doit contribuer à garantir la continuité des soins et la sécurité sanitaire. « L’enjeu prioritaire consiste à prévenir et à réduire les risques pharmacologiques aux interfaces critiques du parcours de soins », souligne Clément Goehrs, co-fondateur et pdg de Synapse Medicine, une start-up spécialisée dans la conception de solutions numériques visant à améliorer le bon usage des produits de santé. « Admission, sortie, transfert… L’hôpital demeure une étape décisive dans la stratégie de prise en charge thérapeutique. Chaque nouvelle prescription est une source potentielle d’erreur », relève-t-il. Pour sécuriser la pratique clinique hospitalière, la société bordelaise dit avoir développé un « outil de conciliation médicamenteuse de pointe ». Commercialisé depuis près d’un an, il a récemment pris une toute autre ampleur. Grâce au partenariat noué en avril dernier avec Thériaque*, Synapse Medicine propose désormais une information « fiable, utile et indépendante » aux établissements de santé.
Une analyse en temps réel
Accessible via une plate-forme web, le module logiciel de conciliation s’adresse principalement aux pharmaciens et aux médecins hospitaliers. « Ses différents utilisateurs ont constaté un gain de temps et d’efficacité dans leur activité », affirme Clément Goehrs. Légale, simple et reproductible, la procédure a été conçue pour répondre aux besoins et aux attentes des pharmacies à usage intérieur dans une logique de co-construction. Les effets secondaires, les contre-indications, les interactions et les incohérences posologiques sont automatiquement identifiés en temps réel. « Une analyse pharmaceutique complète peut être lancée à n’importe quel moment pour corriger les problèmes détectés », précise-t-il. Indirectement concernés, les acteurs du secteur ambulatoire et les patients ne sont pas négligés pour autant. « Il n’y aura pas de coordination sans dialogue et sans partage d’informations. La traçabilité des opérations et des échanges sera un levier déterminant pour optimiser les pratiques professionnelles et les parcours de soins », insiste-t-il. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 47 à 67 % des usagers du système de santé présentent une erreur ou une divergence entre leurs traitements prescrits en ville et ceux prescrits à l’hôpital ; 18 à 59 % de ces erreurs seraient responsables d’évènements indésirables médicamenteux graves.
De nouveaux développements en cours
Compatible avec les principaux SIH, le dispositif technologique créé par Synapse Medicine est actuellement déployé ou en voie de l’être dans une vingtaine d’établissements de santé de toute taille et de tout statut, dont le groupe hospitalo-universitaire de la Pitié-Salpêtrière. Disponible sous la forme d’un abonnement, ce service est naturellement payant. « Nous avons opté pour un modèle économique basé sur l’activité. Plus le nombre de conciliations augmente plus le forfait est avantageux », détaille Clément Goehrs. Ambitieuse, la start-up bordelaise entend couvrir 80 % du marché hospitalier d’ici à la fin de l’année 2022. Dans les mois à venir, elle compte notamment promouvoir son outil de conciliation médicamenteuse pour « professionnaliser la démarche » et « pallier un niveau de connaissance très disparate ». Elle envisage également un déploiement à l’international, essentiellement en Europe et aux Etats-Unis. Des évolutions techniques figurent par ailleurs au menu. « Nous continuerons à perfectionner les usages et les applications pour renforcer la qualité et la sécurité des soins », assure-t-il. Jugée prometteuse, cette solution numérique pourrait être prochainement expérimentée dans le cadre de l’article 51 « chimiothérapie orale ».
Source : Pharmaceutiques