Ayant réchappé deux fois à la fermeture, l’usine d’Athena Inpharmasci à Prouvy a relancé son activité juste avant la crise sanitaire. Des projets sont en développement sur un site qui illustre bien l’évolution d’une partie des usines françaises de production pharmaceutique ces 20 dernières années.
L’usine ronronne. A Prouvy, à quelques kilomètres de Valenciennes (Nord), sortent environ 25 millions de boîtes de médicaments par an du site de sous-traitance pharmaceutique Athena Inpharmasci. Positionnée sur la formulation de formes solides (comprimés, gélules, médicaments effervescents), l’usine est approvisionnée en principes actifs, les molécules qui soignent, et en excipients, pour l’enrobage et la mise en forme.
La production s’articule dans une dizaine de box, chacun avec des spécificités et des équipements distincts (granulateurs, compacteurs, dragéificateurs, mélangeurs…). Dans la seconde partie de l’usine, d’autres équipes gèrent une dizaine de lignes de conditionnement pour plus d’une centaine de produits pharmaceutiques et plusieurs centaines de références. Les médicaments génériques occupent environ 70% des volumes. Rien n’atteste ici de difficultés particulières. Pourtant, l’usine revient de très loin, et son avenir n’est pas assuré.
Des usines souvent passées de main en main
Ce site est emblématique de l’évolution de l’industrie pharmaceutique en France. Le même schéma a transformé une très grande partie des usines de production de médicaments dans l’Hexagone ces 30 dernières années. Construites par les laboratoires produisant des médicaments originaux, les princeps, ces usines ont souvent, au gré de la tombée des brevets, été délaissés par les premiers propriétaires.
Un mouvement qui s’est accéléré dès les années 1990, avec la montée en puissance, tant en termes de production que de dispositions réglementaires, des médicaments génériques. En manque de rentabilité face à des produits concurrents meilleur marché et des baisses inévitables de prix pour s’aligner, les usines sont souvent passées de main en main et nombreuses sont celles qui ont bifurqué vers la sous-traitance, notamment pour produire des génériques. Objectif : pérenniser leurs outils industriels et éviter l’arrêt de l’activité.
Source : L’Usine Nouvelle