Le groupe pharmaceutique français produira le vaccin de son concurrent américain Johnson & Johnson à partir du troisième trimestre 2021. Et ne désespère pas de trouver le sien.
Après le vaccin de Pfizer, celui de Johnson & Johnson. Sanofi va produire en France le vaccin contre le Covid-19 de son concurrent américain Johnson & Johnson, et s’apprête aussi à le faire pour Pfizer-BioNTech, faute de pouvoir proposer à ce stade son propre vaccin pour lequel il a lancé un nouvel essai clinique sur des volontaires, ce lundi 22 février.
« Sanofi prendra en charge plusieurs étapes de la fabrication du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson à partir du troisième trimestre de 2021 », le temps d’acquérir, d’installer et de qualifier ses installations pour le vaccin à vecteur viral du concurrent américain, annonce le labo français dans un communiqué.
Le groupe pharmaceutique se chargera de la formulation et du remplissage des flacons sur son site français de Marcy-l’Etoile, près de Lyon, « en 2021, à un rythme d’environ 12 millions de doses par mois ». « Notre ambition, c’est d’en faire le plus possible, si on peut en faire plus pourquoi pas », a précisé à l’AFP le vice-président exécutif de Sanofi Pasteur, la branche vaccins de Sanofi, Thomas Triomphe.
« Notre priorité absolue : fabriquer de notre propre vaccin »
C’est la deuxième fois que Sanofi met au service de la concurrence ses outils de production : il fabriquera à partir de l’été dans son usine allemande de Francfort plus de 125 millions de doses du vaccin à ARN messager mis au point par Pfizer-BioNTech.
L’urgence de la pandémie a fait naître des alliances inattendues entre les entreprises du secteur, parfois rivales. Le suisse Novartis, qui lui n’est pas lancé dans la course aux vaccins, s’apprête à faire de même pour BioNTech.Pourquoi la France est aux abonnés absents dans la course au vaccin anti-Covid
Pour le directeur général de Sanofi Paul Hudson, cet accord avec Johnson & Johnson « témoigne de la détermination de Sanofi à contribuer à l’effort collectif pour mettre fin à cette crise sanitaire le plus rapidement possible » et à faire « preuve de solidarité ».
Ces coups de pouce interviennent après que le gouvernement français a demandé à Sanofi de mettre à disposition ses chaînes de fabrication pour accélérer la mise à disposition des doses tant attendues pour tenter de juguler une pandémie qui a fait près de 2,5 millions de morts dans le monde.
« Notre priorité absolue reste la fabrication de notre propre vaccin. Si on fait cette opération avec BioNTech ou Johnson & Johnson, c’est parce qu’on s’est assurés qu’on a par ailleurs la capacité de produire notre propre vaccin », a insisté Thomas Triomphe.
Un nouvel essai mené auprès de 720 volontaires
Car s’il a essuyé des revers, le laboratoire français est déterminé à aboutir. Il a également annoncé lundi qu’il débutait une nouvelle étude de phase 2 de son principal candidat vaccin développé avec le britannique GSK et utilisant la technologie de la protéine recombinante, espérant le mettre à disposition au quatrième trimestre. Il était initialement prévu pour l’été 2021.
La précédente étude de phase 1/2 avait conclu en décembre à une réponse immunitaire insuffisante chez les adultes âgés, « en raison vraisemblablement d’une concentration insuffisante d’antigènes ».
Le nouvel essai sera mené sur 720 volontaires de plus de 18 ans aux Etats-Unis, au Honduras et au Panama. Si les données sont positives, une étude de phase 3 devrait débuter « en mai-juin » dans un « grand nombre de pays sur plusieurs continents », selon Thomas Triomphe, et le vaccin mis à disposition au quatrième trimestre.
Source : L’OBS