Sanofi va investir 180 millions de dollars (159 millions d’euros) dans la start-up française Owkin, dont les algorithmes prédictifs visent à améliorer la recherche et le développement de nouveaux traitements contre le cancer, a indiqué jeudi le groupe pharmaceutique.
Sanofi investit dans l’intelligence artificielle. Le géant de la pharma prend une participation comprise entre 10% et 15% dans la start-up française Owkin, pour 159 millions d’euros. Ce qui fait de cette dernière une « licorne » – une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars. La transaction, pilotée par le directeur du numérique de Sanofi, Arnaud Robert, comprend également un partenariat en vertu duquel Owkin a accepté de construire des modèles de pronostic et d’aider, via sa plateforme, à évaluer la réponse au traitement contre quatre types de cancer.
Sanofi a déclaré qu’il paierait 90 millions de dollars pour les trois premières années de collaboration avec Owkin. Le groupe pharmaceutique effectuera des paiements supplémentaires si les modèles biomédicaux d’Owkin s’avèrent fructueux.
«C’est notre plus gros accord», a déclaré Thomas Clozel, cofondateur et PDG de la société. «Cela montre la confiance d’un groupe pharmaceutique dans notre technologie et notre plateforme: ils comprennent leur importance pour la découverte de médicaments et les essais cliniques.»
Le plus gros investisseur d’Owkin était jusqu’à présent GV, anciennement Google Ventures, la branche de capital-risque d’Alphabet qui a injecté 75 millions de dollars dans la startup.
Owkin, basé à Paris, a développé ses algorithmes et sa plateforme d’intelligence artificielle en les répartissant dans des centres médicaux et de recherche. La société installe et exploite localement des serveurs dans chacun des centres qui ont accepté de donner accès à leurs données – la matière première indispensable à partir de laquelle les algorithmes d’Owkin affûtent leurs capacités d’analyse. Cela signifie selon Owkin que les pools de données ne sont pas centralisés sur une plateforme unique et restent entre les mains de chaque hôpital ou centre de recherche. Ce processus, bien que coûteux, garantit que les données médicales sont conservées localement et réduit les risques de piratage, a déclaré Thomas Clozel.
Source : L’Usine Nouvelle