Le laboratoire américain s’offre un spécialiste de la radiopharmaceutique, une aire thérapeutique jusqu’ici dominée par Novartis.
Eli Lilly va faire l’acquisition de la biotech américaine Point Biopharma. Pour ce faire, le laboratoire américain a lancé une offre publique visant à s’emparer de toutes les actions en circulation de la biotech, au prix de 12,50 $ par action en espèces, valorisant l’opération à hauteur de 1,4 milliard de dollars (1,3 Mrd €). Approuvée à l’unanimité par les conseils d’administration des deux entreprises, la transaction devrait être clôturée à la fin de l’année 2023.
Fondée en 2019, Point Biopharma est spécialisée dans le développement de thérapies ciblées à base de radioligand. Ce type de médicament se compose d’une particule radioactive, un radionucléide, couplé à un ligand qui permet à l’ensemble de la molécule de venir se fixer aux cellules cibles. De cette façon, le rayonnement émis par le radionucléide cible directement les cellules cancéreuses, avec un effet antitumoral, en préservant les cellules saines.
Point Biopharma compte sept programmes dans son pipeline, les deux plus avancés, à base de lutécium-177 (177Lu) , étant en phase III contre le cancer de la prostate et contre les tumeurs neuroendocrines.
« Au cours des dernières années, nous avons vu comment des produits radiopharmaceutiques bien conçus pouvaient donner des résultats significatifs pour les patients atteints de cancer, et s’intégrer rapidement aux normes de soins, mais ce domaine n’en est encore qu’à ses prémices », a indiqué Jacob Van Naarden, le président de l’unité d’oncologie d’Eli Lilly.
Les candidats-médicaments de Point à base de lutécium ne sont pas sans rappeler celui du portefeuille de l’un des concurrents de Lilly, Novartis, son Pluvicto (lutétium (177Lu) vipivotide tetraxetan). En 2017, le laboratoire suisse faisait en effet l’acquisition d’Advanced Accelerator Application (AAA), également spécialisée en radiopharmaceutique, pour 3,3 Mrds $.
Depuis, en 2022, le Pluvicto développé par AAA a été approuvé pour le traitement des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique évolutif, PSMA-positif et résistant à la castration. Suite à son lancement, qualifié « d’excellente performance » par Novartis, le Pluvicto s’est vendu pour 451 M$ au cours des premiers trimestres de 2023.
Source: L’Usine Nouvelle