Le laboratoire néerlandais va doubler le nombre de boîtes de médicaments produites sur son site d’Eure-et-Loir et prévoit le recrutement d’une quarantaine de personnes, d’ici à 2027.

Norgine a donné le coup d’envoi de son projet d’investissement sur son site de Dreux (Eure-et-Loir). Le laboratoire néerlandais est spécialisé sur les traitements en gastro-entérologie, dont des préparations pour lavement et des traitements de la constipation (marque Movicol). Norgine va injecter 18 millions d’euros sur ce site, l’un de ses deux sites de production, l’autre étant situé au Pays de Galles. Objectif : doubler le nombre de boîtes de médicaments produites sur le site, en passant de 13 millions d’unités par an à 26 millions, d’ici à 2027.

Une augmentation qui s’accompagnera du recrutement d’une quarantaine de personnes supplémentaires pour un site qui emploie, pour l’heure, 146 personnes, dont 58 en production. L’investissement doit aussi aider à relocaliser la production de deux spécialités, jusqu’ici fabriquées outre-Manche.

Ces produits (Plenvu et Moviprep) sont notamment destinés à la préparation d’examens par coloscopie et jouent donc un rôle dans le dépistage du cancer colorectal. De quoi mettre en avant la place du site dans l’indépendance sanitaire française. « Nous produisons à 49 % pour la France et à 89 % pour le marché européen », précise Cédric Aillerie, le directeur du site qui exporte aussi une partie de sa production vers le marché néo-zélandais et australien.

Deux nouvelles lignes et un bâtiment réhaussé

Une partie des 18 M€ investis servira notamment à rehausser un bâtiment qui va pousser de cinq mètres en hauteur. De quoi accueillir des nouveaux broyeurs de sels sur la partie amont de la production. De quoi surtout assurer un transfert des poudres, de l’atelier de préparation en vrac vers la partie conditionnement, par simple gravité et en ayant recours à des cuves mobiles. À l’accueil de ces poudres, quatre « box » de production hébergeront les deux futures lignes en charge des nouvelles spécialités produites à Dreux. « Le premier traitement est une boîte composée de trois sachets, le deuxième de deux sachets », explique Timothé Gioan, le responsable de la production/fabrication de Norgine Dreux.

L’investissement prévoit aussi une nouvelle étuyeuse, machine en charge d’assembler les différents sachets jusqu’à l’emballage, une étiqueteuse et un encaisseur/palettiseur. Si le site va doubler le nombre de boîtes sorties des lignes, son directeur l’assure, il a encore de la marge pour augmenter encore la cadence. Si besoin en jouant, par exemple, sur les plages horaires de production.

Bien que positionné sur des marchés matures, et relativement stables, Norgine travaille aussi à étoffer son portefeuille. « Dernièrement, nous avons fait l’acquisition d’un médicament positionné sur les pertes auditives chez l’enfant, liées à la chimiothérapie », cite en exemple le directeur du site qui met en avant la polyvalence de l’installation. « Nous sommes en mesure de faire des formes liquides, des formes pâteuses, sèches ou granulées; cet investissement va nous renforcer sur les poudres en forme de sachets », explique-t-il, alors que l’installation fait sortir de ses lignes 80 spécialités dont, au-delà de la gastro-entérologie, des produits pour la réanimation, des anesthésiques ou des médicaments ORL.

Un autre horizon pour Norgine pourrait être celui du marché américain qui lui ouvrirait de nouvelles perspectives et nécessiterait une certification FDA pour son site de Dreux. L’usine n’en est pas encore là. Elle devra, pour l’heure, préparer une série de travaux, puis de tests, avec l’objectif de débuter la production de lots commerciaux, dès fin 2026.

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