L’Oréal a accéléré le pas au premier trimestre et fait nettement mieux qu’attendu grâce une nouvelle fois aux produits de luxe que s’arrachent les clients chinois, tandis que sa division grand public est restée à la peine.
Le numéro un mondial des cosmétiques a vu sa croissance atteindre 6,8% à taux de change et périmètre constants, signant son meilleur trimestre depuis huit ans et faisant largement mieux que les 5,6% attendus par les analystes, après une progression de 5,6% au dernier trimestre de 2017.
Impacté par des effets de change défavorables, le chiffre d’affaires a reculé de 1,0% à 6,78 milliards d’euros en données publiées et L’Oréal a estimé que l’impact des changes devrait être d’environ 5,2% sur l’année.
Comme ses concurrents LVMH (Dior, Guerlain, Givenchy) ou Estée Lauder, le groupe bénéficie d’un formidable appétit chinois pour les produits de luxe.
« Le marché du luxe est vraiment en pleine explosion », a déclaré le PDG de L’Oréal, Jean-Paul Agon, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.
La division, qui compte les marques Lancôme, Saint Laurent, Armani ou Kiehl’s, a vu ses ventes décoller de 14% en données comparables, une performance d’autant plus remarquable que la base de comparaison était très élevée (+12%) il y a un an.
Le groupe a aussi profité d’un net rebond dans la « cosmétique active » (La Roche Posay, Vichy), dont les ventes ont grimpé de 10,2% grâce notamment au succès de SkinCeuticals, des produits anti-âge haut de gamme prescrits par les dermatologues, et à la croissance de CeraVe, acquise il y a un an, sur le marché américain.
A l’inverse, il reste à la peine dans les produits grand public (L’Oréal Paris, Garnier Maybelline), première division du groupe par le chiffre d’affaires. Après une année de sous-performance en 2017, leur croissance est restée limitée à 2,6%, après +3,0% au dernier trimestre de 2017.
LE RETOUR EN GRÂCE DES CRÈMES
La division souffre en France, où le marché reste difficile et où la concurrence entre distributeurs pèse sur les prix, aux Etats-Unis, où elle a perdu des parts de marché dans les produits capillaires et où elle a subi des ajustements de stocks, et au Brésil, pour cause de crise économique.
Jean-Paul Agon s’est dit « confiant dans la capacité de la division à accélérer trimestre après trimestre ».
Lors de la présentation des résultats annuels, le 9 février, L’Oréal avait promis de redresser la croissance de cette division en 2018.
Sans surprise, les ventes du groupe ont décollé de 21,1% en Asie Pacifique – avec une hausse encore supérieure en Chine – tandis qu’elles ont grappillé 0,4% en Europe de l’Ouest et progressé de 2,5% en Amérique du Nord.
Après plusieurs années de très forte croissance, le maquillage décélère aux environs de 5%, tandis que les crèmes de soin – à plus fortes marges – ainsi que les parfums progressent de 10% à 15%.
Pour 2018, le groupe s’est dit confiant dans sa capacité à réaliser une croissance « significative » de son chiffre d’affaires en données comparables et à faire « progresser » sa rentabilité.
L’accélération s’est poursuivie dans le numérique, avec des ventes en ligne en hausse de 33,8% à 8,8% du chiffre d’affaires.
Source : Boursier.com