Le label « Vitrine Industrie du Futur » distingue des réalisations industrielles françaises emblématiques. En Normandie, 9 établissements sont déjà labellisés par l’Alliance Industrie du Futur, organisation porteuse de la filière « Solutions Industrie du Futur », créée en 2015 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. La labellisation d’Aptar Pharma (Le Vaudreuil – 27) est la 10ème d’une série appelée à s’étoffer.
Installé sur la commune du Vaudreuil, dans le département de l’Eure, depuis plus de 30 ans, le site Aptar Pharma est aujourd’hui une véritable vitrine au sein du groupe international dont il fait partie. Sur ce site de 30 000 m2, Aptar Pharma accueille, outre ses 1 000 collaborateurs et 200 intérimaires, la production de dispositifs mécaniques à administration de médicaments en salles blanches (7 000 m2) et toute la logistique nécessaire aux 800 millions de pièces réalisées chaque année. Mais c’est également sur ce site qu’est développée toute la R&D du groupe au niveau mondial.
« Mais après avoir créé la tendance, la concurrence s’est elle aussi organisée, forçant dès 2017 les équipes du Vaudreuil à repenser leur production et à innover dans leur mode de fonctionnement, sous l’impulsion de Yann Ghafourzadeh, mon prédécesseur qui voyait le risque d’une érosion de nos marges dans une industrie pharmaceutique en mutation », explique Éric Goes, directeur du site Aptar Pharma Le Vaudreuil. Le site s’est alors engagé dans une entreprise d’envergure : la transformation digitale et technologique de différents process afin de rester compétitif et d’ainsi préserver ses marges, tout en intégrant les enjeux environnementaux et humains.
« En premier lieu, nous nous sommes tournés vers nos collaborateurs pour leur expliquer notre démarche afin de lever les freins de la résistance au changement. Et nous avons eu la chance de trouver face à nous des hommes et des femmes volontaires qui désormais accomplissent des tâches moins pénibles et qui, pour d’autres, sont montés en compétence », détaille le directeur du site. Après plusieurs dizaines de millions d’euros engagés, certaines tâches comme la préparation des commandes et la mise en carton, la palettisation ou encore la mise en stock sont intégralement automatisées.
Un virage qui s’est rapidement révélé être payant pour le site.
« Cette année, nous avons enregistré une progression de notre chiffre d’affaires à 82 millions d’euros, notre taux d’accidents du travail a été divisé par deux, le taux de commandes livrées dans les temps a progressé pour s’établir désormais à 97 % et nous n’avons enregistré aucun retour client. Nous avons également réussi à baisser de 30 % notre consommation énergétique, ce qui nous a au final permis de procéder au recrutement de 60 nouveaux collaborateurs », se félicite Éric Goes.
« Je crois que ce témoignage est fondamental » a quant à lui insisté Gilles Treuil, président de la CCI Normandie. « Tout changement de ce type doit au préalable associer les salariés. Accompagner au changement, c’est la clef. Une fois que vous avez intégré l’humain, les possibilités sont énormes pour les entreprises. Se tourner vers cette industrie du futur est donc essentiel. Y compris dans le secteur du bâtiment dont je suis issu, les métiers évoluent et ne pas en prendre conscience, c’est pour les industriels courir le risque de s’enfermer et de ne plus pouvoir évoluer ».
Source : Normandinamil