Fabricant de solutions en immuno-hématologie, le nordiste Diagast investit dans la création d’un pôle d’innovation à Grabels (Hérault). En plus d’accéder à un nouveau bassin de compétences, l’opération vise à préparer la diversification d’un groupe qui vise le top 3 mondial de son secteur.
Montpellier plus forte que Marseille et Lyon : après avoir étudié deux autres implantations, c’est dans la Métropole héraultaise que Diagast (240 salariés, 53 M€ de CA), société basée à Loos près de Lille, a choisi de créer son nouveau centre d’innovation. Le groupe est une société leader dans la sécurité transfusionnelle : elle conçoit et fabrique des solutions de diagnostic en immuno-hématologie afin de déterminer des groupes sanguins, phase essentielle pour garantir la sécurité des transfusions. Cinquième acteur mondial sur ce créneau (30 tests sont réalisés chaque seconde dans le monde avec ses produits), elle est aussi le deuxième producteur mondial d’anticorps monoclonaux. « Notre croissance nous amène à multiplier nos sites d’implantation. Nous avons déjà capté beaucoup de talents dans notre bassin d’emploi, et nous allons en trouver de nouveaux à Montpellier, où la structure du secteur santé est très forte. La présence du pôle de compétitivité Eurobiomed (NDLR : qui couvre l’Occitanie et Sud-PACA) nous donnera aussi une ouverture sur le sud de l’Europe », explique Olivier Brolli, PDG de Diagast, qui compte des clients dans plus de 100 pays.
Un pôle d’expertise scientifique
L’investissement, d’un montant de 300 000 euros, porte sur la création d’une équipe et l’aménagement d’un plateau de 140 m2 au sein de Cap Sigma, l’un des sites du Business & Innovation Centre (BIC) de Montpellier, situé dans la commune limitrophe de Grabels. Comptant déjà 5 personnes, le centre d’innovation est dirigé par Chantal Fournier-Wirth, ex-directrice scientifique Occitanie de l’Établissement Français du Sang (actionnaire historique de Diagast). Il devrait rapidement tripler ses effectifs, dans le sillage du groupe nordiste qui recrute 40 personnes par an. « Nous avons recruté une équipe d’experts en diagnostics innovants. En nous appuyant sur mes réseaux dans le monde universitaire et académique, notre challenge sera de trouver de nouvelles approches sur le marché de Diagast. Le groupe dispose d’outils de diagnostic génériques en immuno-hématologie que nous pouvons faire évoluer vers d’autres sujets. Toutes les phases amont, allant de la recherche fondamentale à la preuve de concept, seront réalisées à Montpellier. Puis la phase de validation se fera au sein du pôle R & D situé au siège, à Loos », décrit Chantal Fournier-Wirth.
Un vecteur de diversification
Après une phase de qualification du matériel acheté pour ce centre d’innovation, les phases de tests démarreront en mars 2024. D’ici 18 à 24 mois, la nouvelle structure aura écrit sa feuille de route, afin d’aider Diagast à créer des solutions complémentaires à sa gamme actuelle. « L’équipe de Montpellier va nous apporter une capacité d’innovation par rapport à notre cœur de métier. Nous souhaitons nous ouvrir à d’autres sujets que nous ne traitons pas encore en diagnostic, tels que la virologie. La feuille de route nous permettra de déterminer les secteurs où nous pouvons nous développer – le seul sujet de la virologie est très vaste ! – et quelle valeur nous pourrons apporter aux patients », résume Olivier Brolli.
Lauréate en 2023 du plan France 2030, Diagast a prévu d’investir 26,5 millions d’euros pour accélérer son industrialisation. Son objectif, selon le dirigeant, est de devenir l’un des 3 leaders mondiaux de son secteur. Avec un vaste portefeuille de produits (automates d’analyse, instruments, réactifs, etc.), une ligne de fabrication pourrait-elle être aussi implantée, à terme, à Montpellier ? « Nous disposons d’une unité de fabrication à Bordeaux, et de deux autres unités près de Lille. Nous ne nous interdisons rien en matière de nouvelles solutions, qui sont le sujet de Montpellier », sourit Olivier Brolli.
Source: Le journal des entreprises