Le laboratoire pharmaceutique Leo Pharma fait de son usine française sa rampe de lancement pour répondre à la montée en puissance des traitements anticoagulants et attaquer de nouveaux marchés à l’export.
Leo Pharma soigne son usine de Vernouillet, près de Dreux (Eure-et-Loir), où ce laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la dermatologie médicale et le traitement des thromboses emploie plus de 360 salariés.
Implanté en France depuis 1958, cet industriel danois qui affichait 472 millions de chiffre d’affaires en 2019 dans l’Hexagone, son premier marché, vient d’annoncer un investissement de 39 millions d’euros d’ici à 2023 pour renforcer son outil de production.
Le site de Vernouillet joue un rôle stratégique dans la stratégie de croissance de Leo Pharma. Cette usine est le fleuron du groupe pour la production de son médicament Innohep, une héparine de bas poids moléculaire injectable qui sert à traiter les thromboses. L’usine assure la mise en seringue et le conditionnement du produit, dernière étape de la fabrication de cet anticoagulant dont le principe actif est issu d’autres usines de Leo Pharma au Danemark et en Irlande, à partir de muqueuses de porc européen.
L’oncologie en première ligne
Traditionnellement utilisé en chirurgie pour prévenir ou soigner les thromboses lors d’interventions, ce produit est de plus en plus souvent indiqué dans le domaine de l’oncologie, pour lutter contre le risque d’embolie en association avec des chimiothérapies, ce qui accroît fortement son utilisation. En 2019, Leo Pharma a ainsi noué un partenariat avec l’Institut Curie concernant les patients atteints de cancer et le risque de développer une maladie thromboembolique veineuse.
« Notre objectif est de passer de 68 à 100 millions de seringues à l’horizon 2025 », précise le directeur du site, Stéphane Ameille, qui prévoit en outre une réduction des émissions carbone de moitié d’ici à 2030.
Le groupe danois , contrôlé par une fondation, veut à la fois poursuivre le développement du produit sur le marché français, qui absorbe 32 % de la production, et amplifier les ventes à l’étranger. Leo Pharma exporte actuellement son médicament vers une trentaine de pays, surtout en Europe. Le laboratoire ambitionne d’attaquer prochainement de nouveaux marchés en Asie, et en priorité en Chine.
Cette croissance devrait s’accompagner d’une cinquantaine de créations d’emplois.
Avec ces nouveaux investissements, dévoilés à l’occasion d’une visite sur place du ministre délégué chargé du commerce extérieur, Franck Riester, Leo Pharma va pouvoir achever la mise en place d’une nouvelle ligne de remplissage automatisée de seringues. Les premières machines ont été livrées l’été dernier dans le cadre d’une précédente vague d’investissement (plus de 43 millions d’euros depuis 2016) et d’autres sont attendues pour accélérer la production. La commercialisation des premiers lots devrait intervenir l’an prochain, et cette croissance devrait s’accompagner d’une cinquantaine de créations d’emplois.
Source : Les Echos