Présenté il y a peu par l’Élysée comme l’un des piliers essentiels de la reconquête de la souveraineté sanitaire, Seqens (1,1 Md€ de CA) pourrait prochainement passer sous contrôle étranger. Selon des sources concordantes, le fonds d’investissement français Eurazeo, qui détient les deux tiers du capital de ce chimiste de spécialités, fabricant de nombreux produits de synthèse et ingrédients pharmaceutiques, souhaiterait céder sa participation et tirer ainsi profit de la forte valorisation du secteur.
Des observateurs estiment que l’entreprise pourrait atteindre, voire dépasser, les deux milliards d’euros, soit près de quinze fois l’Ebitda. Eurazeo, entré en 2016 au capital de Novacap (devenu Seqens en décembre 2018) sur la base d’une valorisation de 654 M€, aurait mandaté JP Morgan pour accompagner l’opération. Plusieurs noms d’acquéreurs potentiels circulent déjà : le suisse Lonza et le coréen Samsung Biologics ont la taille requise pour une telle opération, plus que le suédois Recipharm ou l’américain Cambrex, à priori trop petits pour avaler Seqens. L’hypothèse du rachat par un autre fonds n’est pas non plus à négliger. En revanche, aucune solution franco-française ne semble, pour le moment, envisagée pour assurer l’avenir d’une entreprise qui apparaît pourtant beaucoup plus stratégique que Carrefour.
Seqens, qui a annoncé en fin d’année dernière un programme capacitaire multi-sites de 65 M€ visant à restaurer les capacités françaises de principes actifs, a été placé au cœur de la stratégie gouvernementale de « résilience » et de relance. Son projet industriel a reçu le soutien du programme Capacity Building lancé par l’État en juin dernier. Emmanuel Macron (ci-dessus) s’était d’ailleurs rendu le 28 août sur le site de Villeneuve-la-Garenne pour le confirmer.
Source : ActuLabo