Après des décennies de recherche, les premiers traitements préventifs contre le virus respiratoire syncytial arrivent sur le marché, lequel pourrait atteindre plus de 10 milliards d’euros d’ici à 2030.
Dans le centre de distribution de Sanofi à Val-de-Reuil, près de Rouen, c’est le coup de feu en ce début du mois de septembre. La rentrée s’annonce en effet chargée pour l’usine normande : aux traditionnelles préparations de colis de vaccins contre la grippe s’ajoutent cette saison les expéditions du Beyfortus, le nouveau traitement préventif du laboratoire contre la bronchiolite, à destination des nourrissons. « Les premières doses sont en train d’être envoyées aux maternités », détaille le directeur vaccins France de Sanofi, Charles Wolf, montrant, à quelques mètres, des palettes où s’empilent plusieurs cartons prêts à partir.
« Grâce à la mobilisation de nos équipes et des autorités de santé, nous allons mettre ce traitement à disposition avec un an d’avance. La France sera l’un des premiers pays à en bénéficier », se réjouit-il. Développé en partenariat avec le suédo-britannique AstraZeneca, qui en assure la production aux Etats-Unis, cet anticorps monoclonal contre le virus respiratoire syncytial (VRS), qui cause les bronchiolites, était initialement attendu pour 2024 en raison des délais de négociation de prix avec les autorités.
Après l’épidémie de bronchiolite qui a frappé l’Hexagone et mis en tension les services hospitaliers l’hiver passé, l’Etat a cependant préféré accélérer. Dérogeant au schéma classique, une commande de 200 000 doses, équivalant à un taux de couverture de 40 % des nouveau-nés éligibles à une injection au cours de la saison épidémique, a été passée par Santé publique France pour garantir l’arrivée du traitement dès 2023. Les seringues préremplies seront […]
Source: Le Monde