Le spécialiste français du diagnostic médical bioMérieux annonce le développement de trois tests. Tous les grands acteurs du secteur sont mobilisés avec des offres concurrentes.
Diagnostiquer les personnes infectées par le COVID-19 est la première étape de la prise en charge. Et pour cela il faut des tests. BioMérieux, spécialiste du diagnostic des maladies infectieuses, annonce ce mercredi la mise au point d’un tel test pour la fin du mois.
Produit à Verniolle, dans l’Ariège, il devrait bénéficier rapidement du marquage CE nécessaire à sa commercialisation en Europe. Il va faire en parallèle l’objet d’une demande « d’autorisation d’utilisation en urgence » auprès des autorités de santé américaines.
Ce test fournit un résultat en 4 à 5 heures, et resterait fiable même en cas de mutations du virus. Il peut être effectué par tout type de laboratoire utilisant les techniques de biologie moléculaire, précise bioMérieux. Cela signifie que ce test n’est conçu que pour les laboratoires hospitaliers ou de recherche.
Autres tests
Il en est de même des autres tests déjà sur le marché. Tous les grands acteurs du secteur comme Thermo Fischer Scientific, Roche Diagnostics ou Becton Dickinson se sont en effet mobilisés, quitte à distribuer des tests mis au point par des biotech : Certest Biotec (Becton Dickinson), TibMolBiol (Roche Diagnostics). Les résultats sont obtenus en quelques heures. La biotech française Novacyt a, elle, signé deux accords – l’un pour la distribution de son test Asie, l’autre avec un fabricant américain d’équipements non divulgué. Enfin, en France, huit structures hospitalières utilisent un autre test, celui de l’américain Hologic.
Biologie médicale
Les tests pouvant être utilisés dans les automates destinés à une utilisation grand public dans les laboratoires de biologie médicale viendront dans un deuxième temps. BioMérieux en développe un, avec le soutien du Département de la Défense américain. Entièrement automatisé, il donnera un résultat en une heure, sur les équipements de sa filiale BioFire. BioMérieux prévoit, en outre, d’ajouter le COVID-19 aux 21 pathogènes respiratoires qui peuvent déjà être simultanément testés en 45 minutes sur les équipements BioFire face des symptômes peu spécifiques.
Roche Diagnostics travaille également sur un test COVID-19 qui pourrait être réalisé sur ses automates à haut débit, type Cobas. Pour que cela soit utile, cela supposerait évidemment que le virus soit encore largement en circulation dans plusieurs mois. Pour les fabricants, c’est donc une course contre la montre. Roche Diagnostics a constitué une équipe d’urgence tandis que BioMérieux a mobilisé des équipes qui travaillaient sur d’autres projets.
Source : Les Echos