L’organisme international World Rugby va investir 2 millions d’euros dans des protège-dents intelligents de la société américaine Prevent Biometrics. Ces derniers, grâce à des capteurs et un algorithme performant, signalent les chocs à la tête subis par les sportifs en temps réel et mesurent leur intensité afin d’améliorer la détection des commotions cérébrales. Ils seront bientôt obligatoires en compétition internationale.
Le rugby peut faire mal. Très mal. Et le capitaine du XV de France Antoine Dupont, mis au repos forcé en pleine coupe du monde à cause d’une fracture à la mâchoire, en sait quelque chose. Alors, pour assurer davantage la sécurité des joueurs, World Rugby, l’organisme international qui gère ce sport, ne s’est pas cassé la tête et a décidé lundi 9 octobre de rendre obligatoire l’utilisation des protège-dents connectés dès maintenant pour les femmes et à partir de janvier pour les hommes. Il a indiqué investir 2 millions d’euros pour accompagner les fédérations, les compétitions et les clubs afin qu’ils adoptent la technologie de la société américaine fondée en 2015 Prevent Biometrics.
Un bijou de technologie à croquer
En quoi consiste-t-elle exactement ? Il s’agit d’un dispositif équipé de capteurs qui signale et mesure en temps réel les chocs à la tête subis par les rugbymen. L’algorithme de ce bijou de technologie à croquer calcule la force, la localisation et la direction de chaque impact encaissé pendant un match. De cette façon, cette protection buccale intelligente renforce le protocole d’évaluation de blessure de la tête de World Rugby, qui présente un taux de réussite de seulement 90% dans le diagnostic des commotions cérébrales. «Pour la première fois, les joueurs ayant subi un fait de jeu à forte accélération, mais n’ayant pas présenté de symptômes ou n’ayant pas été repérés par les caméras de télévision, pourront être sortis du terrain et évalués», se réjouit World Rugby dans un communiqué.
Le dispositif est le fruit de dix années de recherches menées par des médecins, des ingénieurs ou encore des mathématiciens formés par la NASA. Prevent Biometrics, leader sur son marché, a levé en 2022 5 millions de dollars (environ 4,7 millions d’euros) pour développer une nouvelle version de sa protection buccale plus en mesure de détecter si elle est bien positionnée dans la bouche du sportif.
Source : L’Usine Nouvelle