La jeune pousse, spin-off de l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne) développe une collection d’avatars de tumeurs permettant de reproduire les réponses aux médicaments. Elle vient d’annoncer une levée de fonds de 3 millions d’euros.
Trois millions d’euros. C’est le montant levé par la start-up Orakl Oncology, début octobre. Ce spin-off de l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), premier centre de lutte contre le cancer en Europe, développe une plateforme d’avatars de tumeurs.
Avec cette collection, la start-up souhaite augmenter les taux de réussite des essais cliniques des candidats médicaments en oncologie. Selon l’entreprise, le taux d’échec s’élève actuellement à 96 %. Pour Fanny Jaulin, PDG et cofondatrice d’Orakl Oncology, « les candidats médicaments rencontrent les tumeurs de patients beaucoup trop tard, seulement au moment des essais cliniques ».
Reproduire les réponses aux médicaments
« En outre, le développement des médicaments se fait sur des modèles de tumeurs, par exemple des modèles de souris, qui ne ressemblent pas du tout à celles des patients », ajoute-t-elle. Les avatars de tumeurs développés par Orakl Oncology permettent de reproduire les réponses aux médicaments afin d’anticiper leur efficacité.
Le tour de table a été mené par Speedinvest. Pour Estelle Botbol, senior associate au sein du fonds de capital-risque autrichien, « la technologie d’Orakl Oncology a le potentiel de révolutionner la recherche en oncologie ». A ses yeux, la collaboration entre la jeune pousse et Gustave-Roussy « les positionne pour constituer la plus grande banque de données d’avatars de tumeurs ».
Focus sur les cancers colorectal et pancréatique
Sachant que le cancer est une maladie très hétérogène, l’entreprise développe « une collection large d’avatar de tumeurs afin d’avoir une représentation à l’échelle de la population », souligne Gustave Ronteix, directeur de la technologie (CTO) et cofondateur de la jeune pousse.
Dans un premier temps, Orakl Oncology va se concentrer sur deux cancers en particulier. « Nous avons décidé de nous focaliser sur les cancers du pancréas et du colon, secondes causes de mortalité par cancer sans innovation thérapeutique depuis plus de 50 ans », souligne le cofondateur.
La jeune pousse va prochainement nouer ses premiers partenariats. « Nous construisons une véritable plateforme en oncologie en collaborant avec à la fois les hôpitaux et les industries développant des médicaments : industrie pharmaceutique, biotechs, AI-biotechs… » énumère Diane-Laure Pagès, directrice des opérations (COO) et cofondatrice de la start-up.
Recrutement de 10 employés
D’ici un an, l’entreprise, qui compte actuellement 4 employés, prévoit d’étoffer ses effectifs avec le recrutement de 10 postes, dont des chercheurs en intelligence artificielle et en oncologie, ou encore un responsable de laboratoire. Avec les fonds levés, Orakl Oncology veut également financer la construction d’un laboratoire humide.
Actuellement accueillie au sein du prestigieux incubateur Agoranov , où sont passées notamment les licornes Doctolib, Dataiku ou encore Alan, la jeune pousse va prochainement investir ses locaux principaux. Ces derniers seront situés au sein de la faculté de médecine de l’université Paris-Saclay, implantée au Kremlin-Bicêtre.
Source : Les Echos