La première croissance externe depuis 2017 et la première tout court hors homéopathie : en prenant une participation majoritaire de 70 % (1,75 million d’euros) dans la start-up de cosmétiques Abbi, Boiron continue sa diversification alors qu’elle est confrontée à la baisse de son chiffre d’affaires (-11,4 % en 2021) à la suite du déremboursement des produits homéopathiques.
Créée par deux Lyonnais, Abbi utilise l’intelligence artificielle pour délivrer, via un selfie, des conseils cosmétiques adaptés à la peau du client. « Nous n’aurions pas acheté n’importe quelle entreprise de cosmétiques. Celle-ci correspond à notre ADN : des produits naturels et sur mesure », prévient la directrice générale des laboratoires Boiron, Valérie Lorentz-Poinsot. Boiron fera justement profiter Abbi de ses multiples sites préparatoires français pour la pousser vers « une croissance importante et un chiffre d’affaires à deux chiffres ».
Rester leader de l’homéopathie
Par ailleurs, la piste du cannabis médical est toujours à l’étude, mais en tout état de cause, Boiron ne souhaite pas réduire la part de l’homéopathie dans ses résultats en dessous des 95 % actuels. L’entreprise a cette année dégagé 50 millions d’euros issus de la vente de nouveaux produits, « dont une partie significative provient des autotests Covid-19. Mais nous sommes leaders mondiaux de l’homéopathie, nous entendons le rester, et même retrouver de la croissance dans ce domaine ». Sans aller jusqu’à miser sur une année 2022 en positif, la directrice générale n’exclut pas un éventuel revirement politique post-présidentielle. « Le coût de dix ans de remboursement de l’homéopathie équivaut à celui de trois semaines de test Covid… », soupire-t-elle.
Source : Tribune de Lyon