L’environnement redevient de plus en plus favorable au secteur pharmaceutique. Les grands groupes sont parvenus à affronter la tombée dans le domaine public des brevets de leurs médicaments phares (blockbusters). Ils ont généralement pu maintenir leur cash-flow (capacité d’autofinancement). Néanmoins les conséquences ont été importantes. Par exemple le chiffre d’affaires d’AstraZeneca a été fortement réduit après la perte des brevets de Crestor, Nexium et Seroquel, ce qui a failli lui coûter son indépendance face à Pfizer. Et les acteurs sont obligés d’adapter leur stratégie : la course aux relais de croissance est lancée. C’est pourquoi, dans le secteur, les acquisitions se multiplient. Confronté à la perte de brevets de son insuline vedette, le Lantus (15% de son chiffre d’affaires), Sanofi, a récemment acquis Bioverativ, une biotech américaine spécialisée dans l’hémophilie, pour 11,6 milliards de dollars. Les cibles privilégiées sont des biotech dans des secteurs thérapeutiques clefs, comme l’immuno-oncologie. Néanmoins la poussée des investissements des fonds de capital-risque dans le secteur renchérit les valorisations.
Perspectives & Enjeux
On assiste à un double mouvement dans le secteur : une poussée de l’effort d’innovation dans certaines pathologies comme le diabète, et un recentrage vers des activités à plus fortes marges. Cela devrait générer des ventes de certaines divisions. Ainsi Pfizer, qui a déjà réduit sa R&D de quatorze à cinq secteurs thérapeutiques en sept ans, envisage par exemple de vendre son activité d’automédication, tout comme le géant allemand Merck. Eli Lilly réfléchit, lui, à la vente de son activité de santé animale et Novartis à celle de ses produits d’ophtalmologie. Poursuivant sa stratégie de recentrage amorcée en 2015, le géant pharmaceutique suisse a vendu sa participation dans les médicaments sans ordonnance au britannique GlaxoSmithKline (GSK).
Source : Capital