Installée à Rouen (Seine-Maritime), la start-up Délivrone, spécialisée dans la livraison en urgence, entend révolutionner le monde de la livraison en utilisant des drones, en démarrant dans le domaine de la santé.
Gautier Dhaussy l’assure, la livraison par drone, c’est l’avenir ! Cofondateur de Délivrone, une start-up installée à Rouen (Seine-Maritime) et spécialisée dans la livraison en urgence, l’ancien étudiant de la Neoma business school souhaite développer en profondeur cette nouvelle technologie, qui répond, selon lui, à une vraie demande. « On voulait cocher trois cases : rapidité, efficacité, et électrique afin de garantir une faible empreinte carbone », explique-t-il.
Ce projet 2.0 construit autour de ces appareils volants revêt une particularité : la start-up compte déployer dans un premier temps « un service d’urgence médicale ». « On voulait répondre à la question : ‘qu’est-ce qui a besoin d’être transporté rapidement?’ », précise l’entrepreneur rouennais. Partant de ce point de réflexion, Gautier Dhaussy et Pierre Lebel, le deuxième cofondateur, se sont tournés vers les établissements de santé. « On a été en contact avec des laboratoires et des hôpitaux. Ils ont exprimé un besoin pour ce type de service », poursuit Gautier Dhaussy.
Un transport rapide et sécurisé
L’idée directrice de la start-up est donc de faire du transport de médicaments et de matériel médical, au sens large. Dans un premier temps, ce dispositif s’inscrit dans une logique de livraison entre établissements de santé. « On pense, plus tard, à des livraisons d’organes en urgence, par exemple, pour faciliter l’acheminement dans un moindre délai. Il y a énormément d’axes à imaginer. »
Mais comment fonctionne ce dispositif ? Gautier Dhaussy répond : « Par exemple, un hôpital nous demande un service régulier de livraison par drone. On met l’appareil à disposition. C’est comme pour un camion, sauf que le transport en drone est plus rapide et plus sécurisé. » La contrepartie, c’est la charge des livraisons, qui est logiquement limitée.
Des livraisons de défibrillateurs
Gautier Dhaussy déroule un second exemple qui illustre le champ d’action potentiel de Délivrone. « Nous sommes en train de travailler pour livrer des défibrillateurs par drone. Lors d’un arrêt cardiaque, la clé pour augmenter le taux de survie, c’est de réduire le temps entre l’arrêt et l’intervention », souligne-t-il.
Avec le soutien des drones, l’entrepreneur est persuadé que le taux de survie peut drastiquement augmenter. « Vous êtes chez une personne, et elle fait un arrêt cardiaque. Vous contactez donc les urgences. Mais imaginez qu’au même moment où les secours se mettent en route, un drone s’envole avec un défibrillateur. Il va arriver plus vite, ce qui vous laissera le temps d’agir, avant que les pompiers ne prennent le relais. »
Pour étirer cette mise en application, des drones seraient donc stockés, par exemple dans le service des urgences d’un hôpital, et les appareils seraient prêts à décoller, en cas de besoin. « L’offre de Délivrone s’inscrit dans l’idée de soutenir les établissements médicaux », insiste Gautier Dhaussy. Il espère voir le début des vols dès le premier semestre 2022, avec entre 10 et 20 drones mis en service.
Comment fonctionnent les drones ?
« La livraison de médicaments à des populations ayant des difficultés pour se déplacer, c’est aussi un axe à développer », poursuit Gautier Dhaussy. Pour une première étape, Délivrone souhaite couvrir la région Normandie, mais la start-up ne cache pas ses ambitions nationales, et voit grand.
Avant se se projeter, il reste à perfectionner l’outil et le service de base. « Les trajets des drones seront automatisés, afin de survoler un minimum de personnes », assure Gautier Dhaussy, pour qui la sécurité est un élément clé. « Il y aura toujours un pilote chargé de suivre le vol en direct, pour dévier la trajectoire en cas de besoin. Certaines zones, comme les écoles, les sites sensibles, etc., ne seront pas survolés. » Pour ces questions, la start-up précise être en contact rapproché avec les autorités aériennes françaises et européennes de façon à opérer dans le cadre réglementaire de la circulation des drones dans l’espace aérien.
Bientôt des livraisons de repas ?
Nourris à l’intelligence artificielle et enrichis par les algorithmes, ces véhicules électriques 2.0 seront par ailleurs en perpétuelle évolution. « Le drone doit fonctionner parfaitement, être autonome, plus fiable, plus rapide et plus sécurisé qu’un transport classique », résume Gabriel Dhaussy. Et si Délivrone préfère se consacrer exclusivement à la livraison sanitaire pour son lancement, Gautier Dhaussy n’exclut aucune perspective, comme par exemple la livraison de repas par drone. Uber Eats… mais par les airs !
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