L’industriel pharmaceutique rejoint l’indice des plus grosses capitalisations boursières suisses ce mercredi, après la scission avec Novartis. L’entreprise bâloise, associée à la découverte du LSD et qui a prospéré sur les génériques, mise désormais sur les biosimilaires.
C’est le “retour d’un nom plus que centenaire dans l’industrie pharmaceutique suisse”, commente Le Temps. Sandoz, qui entre en Bourse ce mercredi après sa scission avec Novartis, “vole une nouvelle fois de ses propres ailes” pour intégrer le Swiss Leader Index (SLI), “qui regroupe les 30 principales capitalisations” du marché suisse, détaille le quotidien de Genève.
Le groupe pharmaceutique, qui compte 22 000 employés, est né à Bâle en 1886, “d’abord dans le domaine de la chimie” et des colorants. Dans l’histoire de l’industrie pharmaceutique, l’entreprise est associée “à la découverte du LSD”.
De l’antimigraineux au LSD
Le biochimiste Arthur Stoll, qui a développé un laboratoire pharmaceutique dès 1917 dans l’entreprise dont il deviendra ensuite directeur, a mis au point dans les années 1920 un antimigraineux, le Gynergene, à partir de ses travaux sur l’ergot de seigle. “En travaillant à la synthèse de dérivés de l’acide lysergique produit par l’ergot de seigle, il découvre avec le chimiste Albert Hofmann ses effets psychotropes en 1943”. Le LSD (acide lysergique diéthylamide) est alors commercialisé dans le cadre de thérapies psychiatriques. Sandoz en arrête la production en 1965. Le LSD est alors “considéré comme une drogue” et “progressivement interdit”.
En 1982, Sandoz lance “le Sandimmun, un immunosuppresseur qui joue un rôle important dans le développement des greffes d’organes” ; il devient son “premier blockbuster, (traitement dépassant le milliard de francs [1 milliard d’euros] de chiffre d’affaires)” .
La consolidation des années 1990
Dans les années 1990, le contexte est à la consolidation du secteur. En 1996, Sandoz “s’unit à Ciba-Geigy pour donner naissance à Novartis”, alors que les britanniques Glaxo et Wellcome se sont associés en 1995 et que le suédois Astra se marie en 1999 avec le britannique Zeneca. Novartis se hisse alors à “la deuxième place de l’industrie pharmaceutique” mondiale.
“Vingt ans après la réapparition de la marque Sandoz comme filiale, celle-ci reprend son indépendance dans un marché des génériques en difficulté”. L’entreprise mise sur la production de biosimilaires, ces copies de médicaments issues de la biotechnologie.
Certes, c’est un marché “bien plus petit” que celui des génériques (le premier est évalué à 23 milliards de dollars dans le monde, contre 185 milliards pour le second), mais il est “en plus forte croissance”. Et Sandoz y occupe déjà la deuxième place derrière Pfizer. “Sur les 9,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires de Sandoz en 2022, rappelle le quotidien suisse, 21 % ont été assurés par ses biosimilaires.”
Source : Courrier International