Les très médiatisés «polluants éternels» persistent dans la composition de plusieurs produits de beauté. Mais plus pour longtemps.
Des PFAS dans ses cosmétiques ? Interrogée par «L’Usine Nouvelle», la direction de L’Oréal indique que «plus de 99 % du portefeuille des produits qui en contenaient ont été reformulés sans PFAS» et que le groupe «atteindra les 100 % d’ici à la fin de l’année».
Les PFAS, connus par le grand public sous le nom de «polluants éternels», sont des molécules persistantes dans l’environnement qui présentent un danger pour la santé humaine. Cette diligence à répondre du géant français des cosmétiques était motivée par l’enquête de nos confrères du média indépendant «Vert». Elle a révélé début octobre, en auscultant les listes d’ingrédients, que plusieurs produits de L’Oréal, des laboratoires Pierre Fabre ou de l’entreprise italienne Kiko contiennent ou ont contenu des substances per ou polyfluoroalkylées. Le groupe Pierre Fabre, accusé de commercialiser une crème solaire contenant du polytétrafluoroéthylène (PTFE) a rétorqué à «Vert» que « la composition du fluide minéral a été modifiée en janvier 2023 et le PTFE retiré». L’Oréal déclare aussi avoir mis à jour la liste des ingrédients des produits concernés qui ne contenaient déjà plus de PFAS. Kiko n’a, quant à lui, pas répondu aux sollicitations de L’Usine Nouvelle.
Si l’usage des PFAS dans plusieurs secteurs industriels est bien connu, il l’est beaucoup moins dans les cosmétiques. «À ma connaissance, nous sommes la seule équipe française à avoir travaillé sur le sujet», avance Laurence Coiffard, enseignante-chercheuse à la faculté de pharmacie de l’université de Nantes. Elle est coautrice d’une étude sur la présence des fameuses substances dans 765 produits du marché français et européen, parue en mai 2024. Ses résultats ? Onze molécules faisant partie de la famille des PFAS ont été découvertes dans 29 produits parmi les 765. Seul le maquillage est concerné. «J’ai été affolée de voir du PTFE dans du rouge à lèvres, confie la chercheuse. Pourtant, l’industrie cosmétique sait très bien faire sans ces molécules !».
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Source : Usine Nouvelle