Le vaccin, développé par le groupe sud-coréen SK Bioscience, pourrait devenir le septième vaccin autorisé en Europe. Contrairement aux vaccins à ARNm, il s’appuie sur une technologie de nanoparticules associées à des protéines recombinantes.
Un septième vaccin contre le Covid-19 sera-t-il bientôt autorisé en Europe ? Le groupe sud-coréen SK Bioscience a déposé une demande d’autorisation auprès de l’agence européenne des médicaments (EMA).
L’agence va désormais analyser les données fournies par le laboratoire pour décider si oui, ou non, le Skycovion viendra s’ajouter à la liste des vaccins déjà autorisés en Europe. Il rejoindrait ainsi les vaccins de Pfizer/BioNTech, de Moderna, de Novavax, de Valneva ainsi que d’AstraZeneca et de Janssen. L’EMA poursuit, par ailleurs, l’examen du vaccin de Sanofi.
Une technologie similaire au vaccin de Novavax
Skycovion s’appuie sur une technologie de nanoparticules de protéines recombinantes. Concrètement, le vaccin contient des petits fragments de la protéine Spike, qui sert de point d’attache au coronavirus pour pénétrer les cellules de l’organisme.
Ce recours à des protéines recombinantes pour la mise au point d’un vaccin n’est pas nouveau, c’est notamment sur ce principe que repose le vaccin de Sanofi contre le Covid-19 ou d’autres vaccins déjà connus comme le vaccin contre l’hépatite B.
L’originalité du Skycovion réside dans le fait que ces protéines vont s’auto-assembler sous la forme de nanoparticules, offrant ainsi des similitudes avec la structure du virus et une meilleure réponse immunitaire par rapport à des protéines isolées. Pour augmenter encore la réaction immunitaire, le vaccin est associé à un adjuvant, développé par le laboratoire britannique GSK.
Ce n’est pas le premier vaccin contre le Covid-19 qui s’appuie sur cette approche, puisque le laboratoire américain Novavax, dont le vaccin est autorisé en Europe depuis fin 2021, a recours à cette technologie de nanoparticules avec un adjuvant qu’il a lui-même développé.
Des doses pour les pays qui ont difficilement accès à la vaccination
Malgré cette demande d’autorisation, difficile de dire si le vaccin coréen trouvera un chemin jusqu’à une distribution en Europe, dans les pays riches. La demande d’autorisation auprès de l’EMA intervient après qu’une démarche similaire a été initiée au Royaume-Uni et alors que SK souhaite également décrocher une autorisation de l’OMS pour son vaccin.
Le développement du vaccin a reçu des financements de la Fondation Bill & Melinda Gates, de CEPI (Coalition for epidemic preparedness innovations) et de l’Union européenne, via le programme Horizon 2020. Dans un communiqué, SK Bioscience précise ainsi qu’il souhaite mettre à disposition Skycovion pour le programme Covax qui vise à livrer des vaccins contre le Covid-19 aux pays qui peuvent rencontrer des difficultés à s’approvisionner. « Nous aspirons à remplir notre rôle de fournisseur global de vaccins en faisant entrer nos vaccins sur le marché mondial et en poursuivant le développement de nouvelles plateformes pour répondre à la pandémie », souligne dans ce communiqué Ahn Jae-yong, le p-dg de SK Bioscience.
Un groupe sud-coréen déjà très implanté
Au-delà de ce vaccin, SK prépare déjà la suite. Le laboratoire travaille à un vaccin associant une protection contre la grippe hivernale traditionnelle et contre le Covid-19. Le laboratoire sud-coréen souhaite aussi mettre au point un vaccin dit universel, capable de protéger contre différents variants du Covid-19. SK Bioscience dispose par ailleurs d’un partenariat pour produire le vaccin de Novavax, le Nuvaxovid.
SK Bioscience appartient au conglomérat sud-coréen SK, qui ne cesse de développer son activité liée aux sciences de la vie et à la production de médicaments. Via sa filiale SK Pharmteco, le groupe avait notamment fait l’acquisition, en 2021, d’Yposkesi, fleuron français de la production de thérapies géniques. Avec cette demande d’autorisation pour un vaccin contre le Covid-19, SK Bioscience gagne encore en visibilité en Europe.
Source: l’usine nouvelle