À Bessé-sur-Braye (Sarthe), les premiers recrutements pour la future usine ManiKHeir sont lancés. La production de gants en nitrile à usage unique devrait démarrer dans six mois.
Sur l’ex-site de la papeterie Arjowiggins liquidée en 2019 à Bessé-sur-Braye (Sarthe) les travaux de construction de la future usine ManiKHeir vont bon train. Cette entreprise du groupe Kolmi-Hopen (fabricant de masques) a pour objectif de ressusciter la production de gants en nitrile en France, savoir-faire qui avait disparu du territoire national il y a plus de 20 ans.
Il s’agira de la seule entreprise de ce type en France.
Il faut dire que le calendrier est serré : les quatre premières lignes de production doivent être réceptionnées de Malaisie au début de l’été et montées en août.
« Un centre de compétence d’excellence »
Le but : lancer officiellement les opérations de recrutement pour cette future usine de fabrication de gants nitrile pour les secteurs médical, dentaire et agroalimentaire.
« Ici, nous voulons construire un nouveau centre de compétence et d’excellence pour la production de gants nitrile en France et en Europe. Cette compétence avait disparu du paysage industriel français il y a 25 ans, suite à la fermeture des usines du groupe MapaGérard Heuliez »,
Directeur général de Kolmi-Hopen.
Un projet en deux phases
Des travaux de grande ampleur ont débuté en décembre 2021 pour déconstruire une partie des bâtiments existants et en construire un principal de 31 000 m². Les lignes de production étant très grandes (1,3 kilomètres sur une hauteur de 18 mètres), l’espace de production doit donc être conséquent.
Le projet de l’usine de gants se scinde en 2 phases. La première est d’ores et déjà lancée : une dizaine de personnes ont été recrutées en recherche et développement, ressources humaines, qualité… Les quatre premières lignes de production seront montées en août et les premiers tests seront faits en octobre. 120 personnes seront alors recrutées en novembre.
La production devra démarrer en janvier 2023 et nous aurons embauché à ce moment-là entre 150 et 170 personnes.
L’objectif, sur cette première phase, est de produire 840 milliards de gants par an. Un contrat a déjà été passé avec la centrale d’achat de l’hôpital public français pour approvisionner les établissements de santés publics et privés non lucratifs sur 4 ans.
Les besoins de recrutement
Pour l’heure, les besoins de recrutements les plus urgents concernent des postes de techniciens de maintenance. 30 postes sont à pourvoir pour une prise de poste entre juillet et octobre 2022 :
- 1 responsable maintenance,
- 1 ingénieur méthode maintenance,
- 1 automaticien,
- 1 gestionnaire de stock,
- 1 planificateur,
- 5 chefs d’équipe (l’usine fonctionnera en continu, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept),
- 20 techniciens de maintenance spécialisée (automatisme, électrique, mécanique).
Les embauches pour la production auront lieu à l’automne 2022.
La deuxième phase devrait ensuite débuter en 2024 avec l’embauche d’un peu plus d’une centaine de personnes.
« À l’horizon 2024, ManiKHeir représentera 300 créations d’emploi, et devrait couvrir la fourniture de gants en nitrile de tous les hôpitaux publics de France. En 2e phase, nous allons étudier la possibilité de produire des gants plus techniques, pour le monde de la chirurgie, de la pharmacie ou de la cosmétique ». Gérard Heuliez
Aider les futurs salariés
Des ex-Arjo ont postulé et leurs candidatures sont étudiées avec attention. « Je sens chez eux une réelle envie de revenir travailler près de chez eux, ils ont aussi une certaine nostalgie de leur usine », note la responsable des ressources humaines.
« Ces perspectives d’emploi donnent espoir à tout un bassin de vie touché par le chômage et le traumatisme de la fermeture d’Arjowiggins. Cette nouvelle usine permet de voir revenir en France, à Bessé, un métier qui avait disparu. Nous devons attirer les candidats, en les aidant notamment pour trouver un logement, un travail pour leur conjoint etc. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider »,
a assuré Jacques Lacoche.
Ces emplois sont ouverts à tous, en fonction des compétences recherchées.
La pose de la première pierre de l’usine devrait se faire cet été.
Source : Actu Pays de la Loire