Upsa participe au projet de relocalisation de la chaîne de production du paracétamol en France. Alors que le chimiste Seqens va construire une unité de production de principe actif en Rhône-Alpes, le laboratoire pharmaceutique basé à Agen, en Lot-et-Garonne, s’engage à se fournir auprès de lui.
La directrice de l’accès aux marchés d’Upsa, Laure Lechertier, salue un changement de paradigme. « Les autorités ont compris que les conditions devaient être économiquement viables pour faciliter la relocalisation [de la chaîne du production du paracétamol] et que par conséquent, des choix devaient être faits dans la politique de régulation des prix », observe-t-elle. Basé à Agen où emploie 1.300 salariés, le groupe pharmaceutique Upsa fabrique aujourd’hui ses médicaments, à 80 % dans la douleur et la fièvre avec le Dafalgan et l’Efferalgan, et les distribue. Il se fournit, en revanche, en principe actif aux Etats-Unis à 85 % et en Chine à 15 %. « Le dernier fournisseur français a délocalisé son activité en 2008 précisément parce que l’équation économique n’était plus tenable », rappelle Laure Lechertier.
Dans le contexte de la crise sanitaire, le prix du paracétamol fixé par les autorités a finalement été gelé. Le moratoire court désormais jusqu’à janvier 2025. En contrepartie, le chimiste Seqens et les groupes pharmaceutiques Upsa et Sanofi se sont engagés à participer à un projet de relocalisation du principe actif en France, soutenu dans le cadre du plan France Relance. Seqens va ainsi construire une unité de production de principe actif en Rhône-Alpes tandis que Sanofi et Upsa s’engagent à s’approvisionner auprès de lui. « Nous allons remonter d’un cran dans la chaîne de valeur du Made in France. Pour autant, cela ne se fait pas en un claquement de doigt. Les premières livraisons se feront à l’horizon 2024″, explique Laure Lechertier.
« Alors que nous avions éparpillé nos forces, la crise sanitaire a conduit à cette prise de conscience de tous les acteurs que la France devait gagner en indépendance sur des produits essentiels tels que les médicaments, et en particulier le paracétamol. Les premières pierres ont été posées. C’est déjà un grand pas et cela nous conforte dans notre choix de tout fabriquer en France malgré la concurrence », explique Laure Lechertier.
Upsa, premier employeur privé du Lot et Garonne, emploie 1.300 personnes réparties sur deux sites de production et deux sites de distribution, et génère 3.500 emplois indirects. Le groupe produit 290 millions de boites de médicaments chaque année dont 42 % sont exportées. En 2020, son chiffre d’affaires s’élevait à 387 millions d’euros. Entre 15 et 17 millions sont investis chaque année dans l’outil industriel.
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