Amgen, la plus grosse entreprise de biotechnologie américaine indépendante, va investir 8 millions d’euros sur trois ans, en France, pour soutenir l’écosystème de la recherche.
La plus grande biotech indépendante veut investir dans la recherche et les start-up françaises. Une démarche déjà menée par plusieurs grands laboratoires.
Aujourd’hui, les groupes pharmaceutiques n’ouvrent plus de laboratoires maison, sauf peut-être en Asie. Ils préfèrent financer la recherche académique ou hospitalière, et soutenir de prometteuses start-up. Fidèle à cette stratégie, Amgen, la plus grosse entreprise de biotechnologie américaine indépendante (23 milliards de dollars de chiffre d’affaires), va investir 8 millions d’euros sur trois ans en France. Un pays où elle fêtera l’année prochaine ses trente ans de présence et où elle a réalisé 580 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018.
Fonds de dotation
« Cet engagement s’articule autour de trois démarches », explique Corinne Blachier-Poisson, qui dirige Amgen en France. Un fonds de dotation de 2,6 millions est créé pour soutenir des projets de recherche médicale et en sciences humaines, en onco-hématologie. Un premier appel à projets sera lancé en novembre prochain. Un budget de 5 millions va, en outre, être consacré à des partenariats avec des start-up, à l’image de ceux signés avec Owkin pour la gestion de données issues des essais cliniques ou avec FeetMe autour de semelles connectées destinées à prévenir les chutes des patients souffrant d’ostéoporose. Au-delà de ces cinq millions, la filiale française voudrait également prendre des tickets au sein de start-up françaises via Amgen Ventures, sa structure de capital-risque opérant au plan mondial.
« Mais nous ne voulons pas seulement stimuler la recherche biomédicale dans les domaines thérapeutiques qui sont ceux d’Amgen, mais soutenir aussi la dimension humaine », explique Corinne Blachier-Poisson.
D’où la décision d’Amgen de contribuer, grâce à des collaborations universitaires et avec les sociétés savantes, à une réflexion sur la qualité de vie des soignants et l’évolution de leurs pratiques, notamment avec le développement des nouvelles technologies et l’explosion des données de santé.
Oncologie à Marseille
Si le marché pharmaceutique français est difficile pour les laboratoires, avec un accès lent et des prix très contraints, la recherche hexagonale continue, elle, de les intéresser. Début septembre, AstraZeneca s’est associé à Microsoft pour soutenir des start-up françaises d’intelligence artificielle comme NetR et VitaDX, sans divulguer de montant. Et le laboratoire britannique développe un programme de recherche important en oncologie avec Marseille Immunopole et plusieurs biotech locales, dont Innate Pharma.
L’américain Merck MSD a également lancé, en 2015, un programme d’investissement de 75 millions sur trois ans, pour moitié en cancérologie, qu’il s’agisse de programmes de recherche amont, comme à Marseille Immunopole, ou davantage clinique, comme à l’Institut Curie, l’AP-HP, l’Institut Gustave-Roussy ou au centre Léon-Bérard à Lyon.
Source : Les Echos