Le groupe pharmaceutique suisse change de patron. 2017 a consacré le rétablissement de sa division ophtalmologique Alcon.
C’est un groupe en bonne santé que Joe Jimenez, encore président de Novartis jusqu’à la fin du mois de janvier, va transmettre à son successeur Vasant Narasimhan . L’exercice 2017 aura permis de neutraliser l’impact de la perte des brevets du Glivec, anticancéreux vedette, qui a longtemps été la locomotive du groupe et de remettre Alcon, la branche ophtalmologie, sur la voie de la croissance.
Le chiffre d’affaires annuel est ainsi en légère progression (1 %), à 49,1 milliards de dollars, tandis que le résultat opérationnel progresse de 4 % (7 % à taux de changes constants), à 8,63 milliards de dollars. Le résultat net, qui inclut les bénéfices de la joint-venture avec GSK (629 millions de dollars) et les revenus de la participation dans son concitoyen et concurrent Roche (456 millions de dollars), progresse de 15 %, à 7,7 milliards de dollars.
15 lancements de produits
Au-delà d’un exercice 2017 réussi, Vasant Narasimhan va prendre les commandes d’une entreprise chargée en carburant. Au cours de 2017, le Cosentyx contre le psoriasis (+ 84 %, à 2 milliards de dollars de ventes) et l’Entresto contre l’insuffisance cardiaque (+ 198 %, à 507 millions de dollars) ont montré leur potentiel de blockbuster. En outre, quinze autres lancements de nouveaux produits ou nouvelles indications sont prévus cette année, notamment un médicament contre la migraine (Aimovig, développé avec Amgen).
Quinze autres dossiers vont être soumis aux autorités réglementaires pour alimenter d’autres lancements en 2019, dont un médicament contre la sclérose en plaques, et un autre pour traiter certaines formes de DMLA.
Des acquisitions possibles
Vasant Narasimhan a indiqué sa volonté d’être encore plus sélectif pour les molécules en développement.
« Nous ne voulons plus amener sur le marché que des produits permettant une approche nouvelle de la maladie ou avec un mécanisme d’action nouveau car eux seuls permettront d’obtenir une juste rémunération », a-t-il indiqué. Novartis doit faire évoluer sa culture estime-t-il aussi, avec notamment un recours généralisé au digital.
Pour donner un nouvel élan au groupe, Vasant Narasimhan ne s’interdit pas de recourir aux acquisitions, mais ciblées ( comme celle du français AAA en 2017 ) ou aux alliances comme celle passée avec le fabricant asiatique Biocon pour sa branche génériques Sandoz.
Remettre Alcon à flots
Sandoz est confronté à une concurrence croissante sur les génériques aux Etats-Unis, qui pèse sur les prix. En 2017, ses ventes en volumes ont progressé de 6 % mais son résultat opérationnel a reculé de 5 %, à 1,4 milliard. Seuls les biosimilaires ont sauvé la mise avec une croissance de 12 %, à 1,1 milliard de dollars. D’où la volonté du groupe de s’y renforcer.
Quant à Alcon (6 milliards de dollars), la division ophtalmologique dont Novartis hésite depuis deux ans à se séparer , elle a enfin renoué avec la croissance au prix d’investissements qui ont pesé sur son résultat opérationnel (-190 millions). Elle reste donc au sein de Novartis jusqu’en 2020, le temps d’achever sa remise à flot et de peaufiner sa structuration en une entité autonome susceptible d’être cédée en Bourse.
Source : Les Echos