Le portefeuille pharmaceutique priorité absolue
Concurrence des génériques de l’Advair et du traitement VIH de Gilead
BPA ajusté de 25,0 pence au T1 contre consensus de 24,5 pence
La nouvelle directrice générale de GlaxoSmithKline veut améliorer la rentabilité dans le développement de médicaments et privilégier la qualité sur la quantité.
S’exprimant mercredi pour la première fois depuis sa prise de fonctions le 1er avril, Emma Walmsley, 47 ans, a dit que sa priorité était la division pharmaceutique, où elle souhaite que les considérations commerciales soient prises en compte beaucoup plus tôt dans les décisions d’investissement.
« Notre souhait est sans doute d’avoir des priorités moins nombreuses et plus ciblées, avoir des lancements plus importants », a-t-elle dit à la presse, après avoir annoncé les résultats du premier trimestre, ajoutant que cela impliquerait des choix difficiles.
Cette nouvelle approche marque un changement pour GSK, qui a récemment lancé beaucoup de nouveaux médicaments sans pour autant sortir de « blockbusters » à l’image de ceux de ses principaux concurrents.
Emma Walmsley, ex-responsable des produits grand public du laboratoire britannique après avoir passé 17 ans chez L’Oréal , présentera sa vision détaillée de l’entreprise lors de la publication des résultats semestriels en juillet.
Son prédécesseur Andrew Witty s’était lancé dans une campagne de diversification, allant de la pharmacie aux produits de santé grand public en passant par les vaccins, une stratégie qui n’a pas démérité, de l’avis même d’Emma Walmsley.
Mais le laboratoire peine depuis cinq ans à offrir aux investisseurs un retour sur investissement satisfaisant, en raison notamment de la faiblesse des ventes de médicaments, encore que les derniers trimestres aient vu une croissance soutenue, grâce, surtout, à la dépréciation de la livre dans la foulée du Brexit car le laboratoire réalise l’essentiel de ses ventes à l’étranger.
Les résultats du premier trimestre ont été légèrement meilleurs que prévu et le premier pharmacien britannique serait en bonne voie d’atteindre ses objectifs financiers en 2017 au moment où il doit faire face à la concurrence des génériques de son traitement de l’asthme Advair.
Le chiffre d’affaires et le bénéfice ajusté par action (BPA) trimestriels ont respectivement augmenté de 19% et 31% à 7,38 milliards de livres et 25,00 pence. Les analystes prévoyaient un CA de 7,26 milliards de livres et un BPA de 24,5 pence, selon les données de Thomson Reuters.
« C’est un début d’année positif avec une croissance des ventes sur l’ensemble de nos trois pôles et une amélioration de la marge opérationnelle du groupe », a commenté Emma Walmsley.
CONCURRENCE DES GÉNÉRIQUES
GSK a bénéficié le mois dernier du report de l’autorisation par la Food and Drug Administration, l’autorité sanitaire américaine, de l’inhalateur contre l’asthme et les maladies pulmonaires chroniques de son concurrent Mylan.
Mais un autre générique de l’Advair développé par Hikma pourrait bien être homologué d’ici au 10 mai.
GSK a de nouveau mis en garde contre la menace des génériques de l’Advair qui pourraient affecter son bénéfice sur l’ensemble de l’année.
Il projette un BPA à taux de change constant stable ou légèrement en baisse en 2017 si les génériques de l’Advair arrivent sur le marché américain d’ici la fin du premier semestre. Sinon, le BPA devrait augmenter de 5% et 7%.
Emma Walmsley est la première femme à diriger un grand groupe pharmaceutique mondial et se distingue de ses pairs par son expérience dans les produits grand public plutôt que dans les médicaments sous ordonnance.
Face à la concurrence annoncée des génériques de l’Advair, GSK doit prouver qu’il peut continuer de s’imposer dans le domaine de la médecine respiratoire avec un inhalateur expérimental trois-en-un qui sera essentiel à son avenir.
GSK doit également faire face à la concurrence dans le traitement du VIH, où le nouveau médicament Bictegravir de Gilead se présente comme une alternative potentielle à son Dolutegravir.
Emma Walmsley devrait opter pour un dividende inchangé cette année, ce qui laisse des opportunités d’achat, vraisemblablement de médicaments en tout début d’expérimentation, selon elle. (Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)
Source : Les Echos