Le groupe pharmaceutique sud-africain Aspen a inauguré lundi 24 avril un nouveau laboratoire de contrôle qualité dans son usine de Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Maritime) qui représente un investissement de 6,4 millions d’euros. Le site spécialisé dans les médicaments anti-thrombotiques injectables emploie 645 salariés.
Le groupe pharmaceutique sud-africain Aspen a inauguré lundi 24 avril un nouveau laboratoire de contrôle qualité sur son site de Notre-Dame-de-Bondeville, près de Rouen (Seine-Maritime). L’usine, rachetée par Aspen à GlaxoSmithKline (GSK) en 2014, est spécialisée dans les médicaments anti-thrombotiques injectables et emploie 645 salariés en CDI.
Aspen a investi 6,4 millions d’euros dans un vaste laboratoire (2 500 m² sur trois niveaux) qui remplace un ancien équipement jugé obsolète. Ici sont pratiquées les analyses des contrôles qualité réalisés sur les produits fabriqués dans l’usine : tests sur les composants et matières premières à la réception, contrôle de l’environnement de production et stérilité des produits et contrôle du dosage des principes actifs.
La première pierre de ce laboratoire avait été posée en octobre 2015 par Stephen Saad, le président du groupe Aspen ; il était venu inaugurer une ligne de remplissage stérile de seringues représentant un investissement de 38 millions d’euros financé pour l’essentiel par l’ancien propriétaire du site, GSK.
Deux inspections de la FDA et zéro observation
Interrogé en 2015 sur la question de la charge de l’usine française, Stephen Saad avait indiqué que son groupe venait d’acquérir un anticoagulant de Novartis (Mono-Embolex) avec l’ambition de fabriquer le principe actif de ce médicament à Notre-Dame-de-Bondeville. Ce projet est en bonne voie, mais n’est pas entré dans la phase réglementaire a expliqué lundi 24 avril Jean-Charles Rousset, le directeur de l’usine.
« Nous sommes en phase pilote pour la Certoparine, le principe actif qui entrera dans le Mono-Embolex dont la destination est le marché allemand à 99 % ; nous tablons sur une production par lots commerciaux à partir de fin 2019 ou début 2020. »
Le dirigeant a fait part d’un autre motif de satisfaction ; l’usine qui exporte 90 % de sa production (vers 150 pays dont les Etats-Unis) n’a reçu aucune « observation » de la part de la FDA (l’autorité règlementaire américaine) à la suite des deux audits réalisés par celle-ci depuis 2014. « C’est très rare pour un site stérile », s’est félicité Jean-Charles Rousset.
Des propriétaires successifs : Choay, l’inventeur de l’héparine, Sanofi, GSK et Aspen
L’usine de Notre-Dame-de-Bondeville, qui s’apprête à fêter ses 50 ans, a changé plusieurs fois de propriétaire, mais a conservé son expertise dans l’héparine et les médicaments contre la thrombose. Après la guerre, une société familiale parisienne, Laboratoire Choay, avait découvert le moyen de produire de l’héparine, une substance efficace contre la formation des caillots sanguins (thromboses). L’entreprise s’était s’installée en 1958 à Maromme dans la région rouennaise et avait déménagé en 1968 dans la commune voisine de Notre-Dame de Bondeville.
Dans les années 80, Choay noue un partenariat avec Sanofi qui en 1984 intègre l’entreprise familiale. Sanofi lance en 1985 une héparine de bas poids moléculaire, mieux tolérée que l’héparine standard, qui donne lieu à la Fraxiparine. Par la suite, Sanofi investit et recrute pour mettre au point et lancer l’Arixtra, obtenu par synthèse chimique.
Mais en 2004, Sanofi lance une OPA sur Aventis dont l’un des produits phares est un anti-thrombotique, le Lovenox. Pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, Sanofi doit céder le site de Notre-Dame de Bondeville et deux anti-thrombotiques : Fraxiparine et Arixtra. C’est le britannique GlaxoSmithKline qui reprend le site et ces deux productions.
En 2014, nouveau changement de propriétaire. GSK cède son portefeuille de médicaments anti-thrombotiques à l’échelle mondiale. Aspen entre en scène met un premier pied en France.
Le groupe Aspen a réalisé un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros en 2016 et emploie un total de 10 000 salariés.
Source : Usine Nouvelle